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Forêt.Nature n°126

Quel itinéraire sylvicole pour régénérer naturellement les peuplements de douglas ?

Sébastien Petit, Hugues Claessens

Partout en Europe, de nombreux peuplements de douglas plantés au cours de la deuxième partie du 20ᵉ siècle arrivent à maturité. Dans beaucoup d’entre eux, une régénération naturelle apparaît au fur et à mesure des éclaircies et de l’apport croissant de lumière. En conséquence, les gestionnaires forestiers s’interrogent de plus en plus sur l’opportunité de profiter de ces semis. Certains d’entre eux ont déjà réalisé des expérimentations afin de comparer quelques itinéraires sylvicoles possibles pour un renouvellement naturel. La régénération naturelle des peuplements permet de profiter de nombreux avantages : diminution de l’investissement de départ ; diminution de l’impact sur le sol ; réduction de l’impact paysager ; amélioration de la qualité (fines branches, faible défilement, etc.) ; augmentation de la résilience des peuplements. Elle présente aussi quelques inconvénients : son apparition n’est jamais garantie ; elle nécessite des compétences techniques importantes ; elle peut entraîner une difficulté d’exploitation des semenciers. La levée du semis nécessite également que certaines conditions soient réunies. Cependant, les caractéristiques dendrométriques des peuplements en régénération montrent que ces conditions peuvent être facilement remplies. Plusieurs scénarios de régénération ont été testés. Si le but est d’obtenir une régénération équienne, la coupe en coulisse ou la méthode des coupes progressives semblent tout à fait adaptées. Pour la première, deux largeurs de coulisse ont été testées : l’une de 20 mètres et l’autre de 40 mètres. La plus étroite a donné le meilleur résultat en termes d’ensemencement et a permis de limiter la végétation concurrente. Pour la méthode des coupes progressives, tous les scénarios testés prélèvent entre 40 et 60 % de la surface terrière de départ en un seul passage. La coupe définitive suit dès que le semis est en suffisance. Dans le cas de régénérations en futaie irrégulière, les résultats de plusieurs recherches semblent montrer que la surface terrière optimale va de 24 à 27 m²/ha. Plusieurs exemples en Europe montrent que le douglas se prête tout à fait à ce type de gestion. L’opportunité de profiter de la régénération naturelle du douglas est donc tout à fait envisageable et peut être réalisée de différentes manières selon les attentes des gestionnaires ou la configuration de leurs peuplements. Qui plus est, elle se justifie pleinement au vu des caractéristiques de l’essence. [S.P.]

Petit S., Claessens H.[2013]. La régénération naturelle du douglas a le vent en poupe. Le point sur les itinéraires techniques existants. Forêt Wallonne 126: 40-52 (13p., 1fig.