Les loyers liés aux baux de chasse sont souvent vus par les propriétaires forestiers privés ou communaux comme des revenus nets, ne nécessitant que peu d’investissements. À travers l’exemple d’une commune ardennaise, les auteurs de cet article montrent qu’une chasse ne maîtrisant pas les populations de gibier, peut se révéler déficitaire à cause des dégâts et des protections supplémentaires dus aux surdensités d’ongulés sauvages. Ils prennent en compte les dégâts d’écorcement sur jeunes résineux, les abroutissements et frottis, les regarnissages de plantations, les dégagements ciblés, la pose et la dépose de gaines de protection, le rabotage des jeunes résineux et les frais de protection de la régénération d’une hêtraie classée en Natura 2000 présente sur la zone d’étude. Seuls les éléments facilement évaluables sont pris en compte. Sont donc éludés, par exemple : l’écorcement des jeunes feuillus, le manque à gagner lorsqu’un arbre dominant est écorcé, les risques sanitaires, la perte de biodiversité… Les frais supplémentaires sont compris, selon les scénarios, entre 65 et 85 €/ha/an. Les revenus des loyers de chasse s’élèvent eux à 58 ou 77 €/ha/an, selon la capacité du bailleur à réclamer le quart provisionnel destiné à couvrir les frais de protection (voir infographie). [C.H.]