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Forêt.Nature n°130

Les essences forestières secondaires des lisières étagées : essais de multiplication dans le cadre du projet LIFE ELIA

Simon de Voghel, Christophe Bauffe, Gérard Jadoul

Le projet LIFE ELIA vise à exploiter les superficies sous les lignes à haute tension de manière à y installer des lisières forestières étagées, nécessaires à la stabilité des peuplements, à l’accueil de la faune sauvage et intéressantes en matière de biodiversité en général. Les objectifs fixés par le projet sont de créer 30 km de lisières et d’en restaurer 40 autres. Une autre action consistera à planter 20 ha de vergers conservatoires en pommiers, poiriers et néfliers sauvages. Les essences utilisées pour reconstruire les lisières sont des essences secondaires dont les provenances belges sont difficiles à se procurer dans le commerce à un prix abordable. L’implantation de ces essences est de plus très délicate à cause de leur appétence pour le gibier. L’article aborde les méthodes développées dans le projet pour produire ces essences secondaires à implanter. L’année de lancement du projet, en 2011, les gestionnaires du projet ont pu mettre à profit une production de fruits exceptionnelle (600 kg de fruits au total) pour des espèces telles que le troène, le prunellier, la bourdaine, la viorne mancienne, l’obier, le fusain, le pommier sauvage, le néflier, le poirier sauvage, le sureau, l’aubépine à deux styles, l’alisier et le nerprun purgatif. Des boutures de 40 cm de longueur ont également été réalisées pour les sureaux noir et rouge, le noisetier, le troène et le saule à oreillettes à raison de trois mille au total. Le projet a pu compter sur une collaboration avec le Comptoir à graines de Marche-en-Famenne pour le stockage des fruits. L’extraction des graines, étape souvent fastidieuse, a permis de récupérer quelque 14 kg de graines. Il a ensuite fallu les soumettre à une levée de dormance qui implique une méthode différente pour chaque espèce récoltée. Après cela, il a fallu attendre les conditions météorologiques favorables pour préparer les pépinières. Le semis a pu être réalisé fin mai 2012. Les plants ont passé deux ans en pépinière pour des raisons techniques ou administratives. Début 2014, les plants ont pu être arrachés, toilettés et mis en jauge. Les plants issus de semis ont ensuite été plantés sous les lignes à haute tension à des distances de 1, 5 x 2 m pour les lisières et 5 x 5 m pour les vergers. Des protections ont été installées contre la dent du gibier pour les essences les plus sensibles. En ce qui concerne les boutures, elles ont été plantées dès l’automne 2011. En conclusion, la démarche mise en place dès le début du projet consistant à maîtriser la filière de production a permis non seulement de garantir l’approvisionnement en suffisance d’essences secondaires d’origine belge mais aussi d’archiver les opérations et les résultats qui permettront de répéter le processus en bénéficiant de l’expérience du passé. Un partenariat a également été établi avec la pépinière Op de Beeck pour le semis des essences secondaires. [D.A.]

de Voghel S., Bauffe C., Jadoul G.[2014]. Les essences forestières secondaires des lisières étagées: essais de multiplication dans le cadre du projet LIFE ELIA. Forêt Wallonne 130: 39-51 (13p., 1tab.).