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Forêt.Nature n°126

Le densiomètre convexe : un outil pour mesurer l’ouverture du couvert en forêt feuillue

Olivier Baudry, Charlotte Charmetant, Catherine Collet, Quentin Ponette

Pour un forestier, estimer la lumière disponible dans le sous-étage relève souvent de l’empirisme (observation des trouées, examen des taches de lumière au sol, évaluation à l’œil…). Pourtant, le dosage de la lumière est considéré comme un acte sylvicole de première importance pour moduler le fonctionnement de l’écosystème forestier. Des indices indirects quantifiant l’apport lumineux, comme la surface terrière, existent et des seuils de surface terrière à ne pas dépasser pour assurer le renouvellement sont considérés selon les espèces. Mais si les valeurs de surface terrière sont effectivement corrélées à l’éclairement pour les résineux, cela ne reste pas si évident en feuillus. À surface terrière donnée, le régime lumineux varie selon les caractéristiques stationnelles et de peuplement. Une étude réalisée par l’UCL dans le cadre du projet Interreg CorForKo s’est penchée sur un instrument, le densiomètre sphérique convexe. L’apport de cette étude concerne (1) la caractérisation de la portion de l’hémisphère céleste prise en compte par l’appareil, (2) la mise en évidence de l’effet de la morphologie de l’utilisateur sur l’angle de vue du densiomètre et (3) la comparaison des performances du densiomètre pour la prédiction de l’ouverture du couvert et de l’éclairement diffus. Bien que largement utilisé ailleurs dans le monde, le densiomètre est encore méconnu des sylviculteurs en Europe. Après une présentation de l’outil et de son utilisation, les sites d’études utilisés pour tester l’outil sont décrits. Les dix peuplements sélectionnés présentent des structures et des compositions variées allant du taillis-sous-futaie de chêne et de charme à la futaie pure de hêtre ou de chêne. L’angle de vue du densiomètre, défini par la portion d’hémisphère céleste visualisée sur le miroir de l’appareil, est ensuite caractérisé. Les performances du densiomètre pour mesurer l’ouverture du couvert ainsi que pour estimer l’éclairement ont également été évaluées. Des précautions à l’utilisation sont données afin de minimiser l’effet lié à l’opérateur. Les auteurs terminent en indiquant que le densiomètre est un instrument qui permet, à coût modéré et à utilisation aisée, d’estimer la disponibilité en lumière dans le sous-étage des peuplements feuillus. En ce qui concerne la stratégie d’échantillonnage à adopter pour estimer l’éclairement sur des plus grandes superficies, il semble qu’un point de sondage par are soit une base suffisante dans le cas de peuplements similaires à ceux de l’étude. [C.S.]

Baudry O., Charmetant C., Collet C., Ponette Q.[2013]. Mesurer l’ouverture du couvert et estimer la disponibilité en lumière en forêt feuillue au moyen du densiomètre convexe. Forêt Wallonne 126: 17-28 (12p., 8fig., 1tab., 11réf.).