L’auteur aborde les aspects financiers de la sylviculture proche de la nature. Étant donné qu’il est impossible de faire varier fortement le volume produit sur une parcelle, le moyen d’augmenter son chiffre d’affaires est d’augmenter la valeur de chaque arbre en particulier, et la variation de cette valeur peut facilement passer de 1 à 100. À côté des gains sur les arbres pris individuellement, la sylviculture proche de la nature offre encore d’autres possibilités d’augmenter ses rentrées : le recouvrement des âges permet de diminuer la durée apparente de la production ; l’automation biologique, en plus de réduire les frais de soins au peuplement, permet de produire très tôt des perches de haute qualité, donc rapidement valorisables ; la prise en compte individuelle des tiges permet d’éviter au mieux les sacrifices d’exploitabilité ; les frais de martelage peuvent être réduits car ils sont plus fonction du nombre de tiges à désigner que des volumes ou des surfaces parcourues ; enfin, la grande souplesse dans la délivrance des bois permet de le faire lorsque le marché est favorable, avec alors mise en réserve des moyens financiers libérés. L’auteur soulève ensuite quelques interrogations sur les vastes massifs forestiers monospécifiques et équiennes telles que : la récolte mécanisée compense-t-elle vraiment les surcoûts entraînés par les frais de reconstitution des peuplements ? pourrons-nous encore longtemps vendre des produits de masse, sachant que notre prix de revient ne pourra pas diminuer aussi fort que dans d’autres pays (à cause de nos frais généraux et de nos impôts) ? la hausse du prix de l’énergie permettra-t-elle encore des transports à longue distance et le gigantisme des scieries ? avons-nous la certitude que nos sociétés évoluées accepteront la transformation de nos forêts, perçues comme des refuges de nature, en champs de production ligneuse ?