À une échelle globale, l’érosion de la biodiversité ainsi que l’accélération du taux d’extinction des espèces ne sont plus à mettre en doute. Pour combattre cette perte de biodiversité, les écosystèmes mélangés semblent plus stables et plus productifs. Les écosystèmes prairiaux ont été largement étudiés, mais qu’en est-il des écosystèmes forestiers ? La main de l’homme exerce une forte influence sur nos forêts : les forêts actuelles sont principalement jeunes, moins diversifiées et plutôt régulières. Ceci explique que les peuplements constitués de plus de cinq essences ligneuses différentes sont devenus rares en Wallonie. Seules quelques formations comme les chênaies à charme, les érablières de ravin et les forêts alluviales abritent une importante diversité ligneuse. Dans le système traditionnel de mise à blanc suivie de la plantation, les peuplements sont réguliers et peu diversifiés. Par contre, dans un système plus proche de la nature, opérant par coupes progressives et régénération sous le couvert, un grand nombre d’essences peuvent coexister ainsi que de nombreuses strates de végétation. Notons que ce système plus proche de la nature, mais dirigé par l’homme, peut parfois aller au-delà de ce que l’on peut rencontrer, en termes de diversité ligneuse, dans les écosystèmes naturels. Durant l’hiver 2009-2010, des dispositifs expérimentaux permettant d’étudier les mélanges d’essences ont été installés : l’un en Flandre et l’autre en Wallonie. Ces dispositifs expérimentaux font partie d’un réseau mondial allant des forêts boréales aux forêts équatoriales, et ayant pour but une étude de l’influence de la productivité et de la résistance des forêts mélangées à travers les différents écosystèmes du globe.