Cet article, qui constitue la deuxième partie de la réflexion sur la problématique chablis, présente les actions à entreprendre afin de gérer au mieux une crise générée par des chablis massifs. Les trois grosses étapes à réaliser au lendemain d’une tempête sont : réparer les dégâts causés à la société civile (voirie, lignes électriques, abattre les arbres dangereux…) ; estimer les dégâts afin de connaître le volume de bois concerné ; gérer le choc psychologique subi par les acteurs du monde forestier et le public. Lorsque l’estimation des dégâts est réalisée, il faut exploiter les chablis. Cette exploitation, complexe et dangereuse, demande réflexion au préalable. En effet, certaines catégories de grosseur doivent être exploitées prioritairement en fonction du marché. Après l’exploitation vient le stockage. Cette opération est indispensable afin de ne pas noyer le marché du bois par d’énormes quantités dans un court laps de temps. Plusieurs conditions de stockage sont à respecter pour éviter l’altération des bois : la teneur en eau doit être inférieure à 20 % ou supérieure à 100 % ; la température doit être inférieure à 4 °C ; le taux d’oxygène doit être le plus bas possible. Dans de telles conditions, la majorité des essences peuvent conserver pendant deux ans leurs qualités technologiques. La commercialisation des bois chablis est difficile. Le marché est perturbé et déstructuré, les prix s’effondrent et la méfiance vis-à-vis des bois sciés après stockage est grande. Étant donné qu’actuellement l’existence de plan de réaction à une telle crise fait défaut, l’objectif du projet de recherche est d’élaborer un outil d’aide à la décision. Cet outil donnera différentes stratégies qui permettront de réagir face à un événement imprévu comme une tempête, sans pour autant prétendre donner des solutions à toutes les situations. Pour conclure, les auteurs mettent en évidence l’importance d’intégrer le risque chablis dans la gestion forestière et dans la filière bois. La gestion d’une crise chablis est extrêmement complexe, c’est pourquoi, la solidarité entre tous les acteurs de la filière bois ainsi qu’une démarche commune de la part des responsables politiques et des administrations sont indispensables.