Depuis les tempêtes de 1990, la Région wallonne n’a plus été confrontée, à grande échelle, à de violents événements climatiques. Il peut dès lors paraître étonnant de voir un article se pencher sur la question. Bien au contraire, nous disent les auteurs, étant donné l’importance des dégâts causés en Europe ces dernières années et la fréquence de ces événements (tempêtes en France en 1999 et en Suède en 2005), nous ne sommes pas à l’abri d’une nouvelle catastrophe dans les années à venir. La démarche entreprise consiste donc à se pencher sur la problématique chablis, non pas dans le stress et la précipitation des situations d’après tempêtes, mais sur base d’enseignements tirés des expériences passées. Quelques facteurs de sensibilité des peuplements sont d’abord rappelés : intensité du vent : à partir de 140 km/h, les taux de dégâts augmentent très fortement ; fortes précipitations : elles engorgent le sol et réduisent l’ancrage des racines ; hauteur des peuplements : plus la hauteur dominante d’un peuplement est élevée, plus le risque de chablis est important ; adéquation de l’essence à la station : l’adaptation de l’essence à la station est primordiale dans la stabilité des arbres. Quelques pratiques sylvicoles peuvent atténuer ces facteurs : les types d’éclaircies : les éclaircies fortes déstabilisent les peuplements tandis que des éclaircies fréquentes et modérées permettent de maintenir le couvert le plus fermé possible en conservant la stabilité du peuplement ; les mises à blanc : elles créent une perte de l’effet de masse et font intervenir l’effet de lisière, les arbres de bordure se trouvent brusquement soumis au vent ; le terme d’exploitabilité : il ne faut pas le retarder, plus les arbres sont vieux et hauts plus ils sont sensibles au vent. Ces différentes actions de prévention ne porteront parfois leurs fruits que beaucoup plus tard et n’empêcheront pas totalement les tempêtes de faire des dégâts. C’est pourquoi il faut se tenir prêt à réagir dès le lendemain de ces catastrophes afin de gérer la crise et de reconstituer les forêts détruites.