En Wallonie, les sites potentiellement contaminés se comptent par milliers. Parmi les contaminants présents, les plus préoccupants sont certainement les métaux lourds. La phytoremédiation, une technologie nouvelle qui exploite le potentiel des végétaux et de leur microflore associée pour extraire ou stabiliser ces métaux lourds, pourrait remédier à ce problème. Les métaux lourds sont présents dans tous les compartiments de l’environnement mais généralement en quantité très faible. On dit que les métaux sont présents en traces et on parle d’« éléments en traces métalliques » ou ETM. La biodisponibilité représente la capacité d’un ETM à passer d’un compartiment du sol vers une bactérie, un animal ou un végétal. Le saule est considéré comme le candidat idéal pour la phytoremédiation grâce à sa capacité à produire une forte biomasse, à son caractère pionnier et à sa tolérance aux conditions environnementales difficiles. Son utilisation en phytoremédiation permettrait d’assainir nos sols de manière naturelle, sans désagréments sonores ou visuels. Ce couvert végétal permettrait également de freiner l’érosion du sol et le lessivage. Le taillis à très court terme (exploité tous les 3-4 ans) est la technique de production à privilégier car les ETM se concentrent dans l’aubier. Les parties ligneuses, brûlées, pourraient être utilisées comme bioénergie et la combustion devrait être contrôlée pour récupérer les métaux lourds contenus dans les cendres. Ces dernières pourraient être réinjectées dans le cycle de production des métaux ou enfouies dans les centres d’enfouissement technique. Un cycle de recyclage des métaux lourds via la phytoremédiation est donc envisageable. [B.C.]