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Forêt.Nature n°76

La compaction des sols forestiers, définition et principes du phénomène

de Paul M.-A., Bailly M.

Le phénomène insidieux, car invisible, qu’est la compaction des sols est ici abordé sous l’angle du phénomène physique sans débattre de ses origines. Ce qui est important à considérer, c’est l’accueil que réserve le sol au développement racinaire. C’est-à-dire la disponibilité qu’il réserve en air et en eau ainsi que la résistance physique que les racines doivent vaincre pour se développer. Pour expliciter l’état du sol, trois grandeurs ont été retenues : la densité apparente, la capacité de portance et la résistance à la pénétration : la densité apparente est le rapport du poids de sol sec sur son volume total, cette valeur influence la capacité de rétention du sol en eau et en air ; la capacité de portance représente la contrainte maximale à laquelle un sol peut être soumis sans subir de déformation durable, c’est donc une valeur de travail à ne pas dépasser pour éviter les dégradations ; la résistance à la pénétration (indice de cône) reflète l’effort que doivent fournir les racines pour se développer dans le sol. Ces trois grandeurs sont interdépendantes puisqu’elles sont principalement tributaires des mêmes facteurs mais apportent chacune un éclairage particulier quant à l’état du sol. Quand un sol se compacte, c’est principalement sa texture qui est altérée. Selon l’importance des contraintes appliquées sur le sol, c’est la macroporosité qui disparaît en premier, accompagnée d’une diminution progressive de la microporosité, pour arriver jusqu’au stade du réarrangement des particules. Ce bouleversement structural est à l’origine de phénomènes directs ou indirects comme la diminution de la percolation d’eau, la suppression des échanges gazeux, l’érosion, les pertes en éléments minéraux… Le phénomène de la compaction a été relevé dans certains cas à des profondeurs de 70 cm, voire plus, et semble perdurer de nombreuses années. La restructuration d’un sol sans intervention humaine se compte en dizaines d’années. Il serait intéressant de connaître la sensibilité des sols afin d’agir en conséquence mais il réside des facteurs très variables, comme par exemple le taux d’humidité, qui sont déterminant quant à la fragilité du sol et qui rendent ce genre d’approche très complexe. Cependant, si les valeurs de capacité de portance de nos sols forestiers sont souvent dépassées, il y a lieu de prendre rapidement des dispositions.

de Paul M.-A., Bailly M. [2005]. La compaction des sols forestiers, définition et principes du phénomène. Forêt Wallonne 76 : 39-47.