Parler des fonctions non-marchandes de la forêt nécessite de s’entendre sur le vocabulaire et d’en bien percevoir les nuances. Cet article nous propose un survol de la question que l’on pourra, selon ses affinités, approfondir à souhait. Le mot « fonction » peut d’entrée de jeu être remis en cause car, s’il semble convenir au forestier, il n’est guère apprécié des scientifiques ou économistes. Entre autres, ces fonctions non-marchandes englobent bien souvent des produits qui ont des valeurs économiques avérées (fruits, champignons, bois de feu). Les termes de biens et services sembleraient, pour certains, plus adaptés. En économie, ces biens et services non marchands font appel à la notion d’externalité, c’est-à-dire l’influence qu’a l’activité d’un agent sur la satisfaction d’autres agents sans que le marché ne fasse payer ou rétribue l’agent émetteur. Il existe des externalités positives (influence de la forêt sur la qualité de l’eau…) comme négatives (pollutions…). Il y a également les aménités définies comme l’ensemble des objets matériels et immatériels qui contribuent à ce qu’un territoire fasse l’objet d’une appréciation (paysage, richesse faunistique, etc.). Elles sont à l’origine, par exemple, et pour partie, des choix résidentiels, du tourisme de proximité, des emplois verts… Mais il y a lieu également de définir si ces biens et services sont d’ordre public ou privé car de là pourra s’articuler une approche « rémunératrice ». Ces types de biens et services pourraient faire l’objet d’une rémunération mais devraient vraisemblablement remplir différentes conditions dont : définir dans quelle mesure un service donne droit à rétribution et qui peut bénéficier de celle-ci. Il faut en effet s’entendre sur ce qui est « l’état normal », d’un stade de dégradation ou d’amélioration ; rendre intentionnelle au minimum la préservation d’un état, au mieux la production d’un service. L’article émet quelques réflexions sur ces différentes notions.