Les concentrations de l’atmosphère en ozone (O₃) sont suivies depuis plusieurs années essentiellement pour le domaine de la santé publique. L’impact de ces concentrations sur la végétation commence néanmoins à intéresser divers spécialistes. La forêt participe elle-même à la production d’un fond naturel d’ozone dans l’atmosphère mais il est admis que ce sont bien les émissions humaines d’oxydes d’azote et d’hydrocarbures qui sont responsables de l’augmentation des concentrations. Plus que les moyennes annuelles, ce sont les augmentations des maxima qui inquiètent les chercheurs. Chaque espèce réagit de manière différente à la présence d’ozone mais les effets à court, moyen et long termes pourraient devenir réalité pour les espèces sensibles et très sensibles si la fréquence des fortes concentrations augmentait. Effets à court terme : ce sont les effets visibles comme des ponctuations jaunes internervaires ou des nécroses. Ces effets sont provoqués par l’entrée de l’ozone dans les voies respiratoires (stomates). Effets à moyen terme : dans les 10 à 20 années à venir, les plantes sensibles évolueraient vers un affaiblissement de leur état physiologique : raccourcissement des périodes de végétation à cause d’une sénescence prématurée ; légère diminution de la croissance chez les jeunes arbres et ceux âgés ; difficulté progressive de la maturation des fruits et des graines ; difficulté progressive de la reproduction/régénération des espèces les plus sensibles ; finalement, disparition des espèces sensibles à très sensibles des zones les plus polluées par l’ozone. Effets à long terme : dans les 20 à 50 années à venir, la déstabilisation d’écosystèmes entiers pourrait apparaître avec un changement progressif de la composition floristique et arborée de certaines régions. Au niveau forestier, cela pourrait poser des problèmes de régénération pour certaines espèces principales de nos forêts. Le problème de l’ozone en forêt en est un parmi de nombreux qui sont suivis par les chercheurs (vent, feux, insectes, champignons…). Celui qui nous occupe n’a pas encore de réel impact économique mais le danger réside bel et bien dans ses effets à longue durée.