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Forêt.Nature n°74

Biologie et statut de la moule perlière en Wallonie

Motte G.

Autrefois le mollusque le plus fréquent dans les cours d’eau européens, la moule perlière a vu ses effectifs diminuer de plus de 90 % en un siècle et sa population se réduire à une peau de chagrin. En région wallonne, on estime à moins de 3 000 le nombre d’individus peuplant les rivières, répartis exclusivement en Ardenne. Les causes de ce déclin tiennent en quatre points : destruction volontaire des individus pour la recherche des perles. Ce point n’a plus lieu d’être étant donné que seule une moule sur plusieurs milliers développe une perle. Vu le faible nombre d’individus restant, la probabilité d’en trouver une est quasi nulle ; destruction involontaire des individus ou des sites, soit par écrasement par les machines ou le bétail, soit en déstabilisant le substrat. Ce sont surtout les jeunes moules qui sont sensibles à la turbidité de l’eau ; mauvaise qualité de l’eau. Vu le nombre de stades différents que la moule doit passer pour atteindre l’âge adulte, et les exigences écologiques variées de chacun d’eux, la qualité de l’eau revêt une importance toute particulière pour l’espèce ; faible densité et structure d’âge déséquilibrée de la population de truite fario. Seul hôte du stade larvaire, les variations dans les populations de truite influencent directement la reproduction des moules. « La restauration et la protection de l’habitat de vie de la moule perlière impliquent aussi bien les gestionnaires des cours d’eau, responsables de la qualité de l’eau, que les gestionnaires des espaces agricoles et forestiers. Seules l’information, la concertation de ces différents acteurs et la prise en compte des exigences de l’espèce comme facteur de décision au quotidien permettront de relever le défi. »

Motte G. [2005]. Biologie et statut de la moule perlière en Wallonie. Forêt Wallonne 74 : 10-16.