La régression du tremble en Région wallonne (60 % des effectifs en 20 ans) est essentiellement due à une connaissance limitée de ses caractéristiques écologiques particulières : essence pionnière et héliophile stricte, le peuplier tremble (Populus tremula) souffre énormément d’une sylviculture largement orientée vers les essences sciaphiles et semi-sciaphiles. Pourtant il présente d’énormes qualités sous-exploitées : une plasticité très grande ; une capacité de régénération par semis, drageons et recépage fort importante ; une croissance rapide ; il constitue un hôte indispensable au maintien du Petit mars changeant (Apatura ilia), un lépidoptère en voie d’extinction ; des aspects esthétiques et paysagers non négligeables. Quelques premiers éléments de sylviculture sont exposés : il souffre énormément de la concurrence du sous-étage et de la fermeture des couverts ; l’humidité ou l’accumulation des déchets d’exploitation peuvent constituer un facteur limitatif dans la vigueur des drageons, en agissant sur la régulation thermique du sol ; contrairement à la sylviculture « classique », les caractéristiques clonales et la propagation par drageons des tremblaies impliquent que les clones à régénérer soient exploités en priorité. En effet, la coupe induit l’apparition de nouveaux individus par drageonnement. Il importe donc de laisser les clones à régénérer se développer quelque peu avant de couper les clones non désirés dont les drageons seront défavorisés par le manque de lumière ; la régénération du tremble exigerait de passer par une mise à blanc d’au minimum 0, 5 ha.