En Wallonie, un indicateur est utilisé depuis quelques années pour alimenter les discussions lors de l’élaboration des plans de tir du cerf. Il est issu d’un inventaire annuel exécuté sur le territoire où l’espèce est présente. Les relevés portent sur les dégâts d’écorcement frais occasionnés dans les peuplements résineux d’une certaine tranche d’âge. L’article, faisant suite à un article de 2011 (Forêt Wallonne n°114), présente les résultats d’une analyse menée à partir des données de cet inventaire. Les taux d’écorcement ont été analysés par rapport à une série de variables environnementales pré-sélectionnées, englobant tant des variables descriptives du paysage que des variables climatiques. Parmi elles, trente ont été retenues et permettent d’expliquer presque 50 % des taux d’écorcement total et hivernal. Citons : la densité de gibier ; la disponibilité alimentaire ; la disponibilité de zones de quiétude ; la rigueur de l’hiver. Afin de mieux appréhender la pression exercée par le cerf, les chercheurs ont « corrigé » le taux d’écorcement de manière à ce que l’effet de la rigueur hivernal soit supprimé. Ils obtiennent ainsi un indicateur de l’état d’équilibre entre le milieu et la densité de population de cerfs. En procédant de manière analogue, ils ont également pu supprimer l’effet densité de population de cerf et rigueur hivernale. Pour chaque massif inventorié, ils ont donc pu estimer la sensibilité aux écorcements déterminée par les autres variables environnementales. Sur les zones estimées les plus sensibles, une augmentation des populations de cerfs aurait un impact plus important sur le taux d’écorcement. [D.A.]