Une enquête internationale (Roumanie, Espagne, France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Finlande et Moldavie) a été menée dans le cadre du projet INFORMA, dans le but de mieux comprendre les perceptions des gestionnaires forestiers au sujet des impacts liés aux changements climatiques sur les forêts.
Les gestionnaires forestiers sont très conscients des effets du changement climatique sur les forêts qu’ils gèrent. Les principaux effets redoutés sont la hausse des températures et la baisse des précipitations (97 % des répondants).
Les risques majeurs identifiés par les gestionnaires forestiers sont l’incidence des incendies de forêt, le déclin forestier, les maladies et ravageurs, les chutes d’arbres, la difficulté à régénérer naturellement la forêt, la baisse de productivité forestière, les risques d’inondation et la perte de biodiversité. La crainte d’une perte de biodiversité due aux changements climatiques préoccupe davantage les gestionnaires forestiers que la baisse de la productivité forestière (70 et 57 % respectivement).
Les obstacles relevés par les répondants des différents pays sont essentiellement administratifs et économiques : bureaucratie excessive ou législation trop restrictive, mentalité conservatrice, pénurie de main-d’œuvre et besoins en formation, dégâts causés par le gibier entravant la régénération naturelle.
La perception de la gravité des impacts du changement climatique varie selon la région bioclimatique. Les répondants des régions alpines, atlantiques et boréales sont moins convaincus que le changement climatique aura un impact significatif sur les forêts de leur région, par rapport aux gestionnaires forestiers des biorégions continentales, méditerranéennes et tempérées.
Les solutions qui ressortent de l’étude sont la mise en place d’une gestion forestière adaptative (mélange d’espèces, choix d’espèces moins vulnérables aux chablis ou à la sécheresse, utilisation de la régénération naturelle plutôt que la plantation, diminution de l’intensité et de la fréquence des éclaircies.