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Forêt.Nature n°91

La problèmatique des espèces envahissantes. Une approche concrète par l’exemple des balsamines

Vervoort A., Jacquemart A.-L.

L’extension des espèces envahissantes est une menace réelle pour la biodiversité. En Belgique, les balsamines, ou impatientes, font partie des espèces les plus menaçantes. Il existe en Europe une espèce d’impatiente indigène : la balsamine ne-me-touchez-pas. Deux autres font pourtant partie de notre paysage : la balsamine de l’Himalaya, ou balsamine géante, et la balsamine à petites fleurs. Les balsamines sont des plantes annuelles, qui ont tendance à former des populations denses où peu d’autres espèces se développent. La balsamine ne-me-touchez-pas pousse dans les forêts humides, en bord de rivière et lac, sur une large gamme de sol. Elle supporte mal l’ensoleillement. La balsamine de l’Himalaya a un impact environnemental important et est présente dans tout le pays. Elle colonise les communautés soumises à un régime d’inondation (marais, prairies mésotrophes, berges…), tolère une large variété de textures et structures du sol, et est hémi-héliophile. La balsamine à petites fleurs, quant à elle, a un impact moyen et est présente dans une partie du pays. Elle aime les bois ombragés semi-naturels, les haies, les parcs, les berges. Elle pousse sur une large gamme de sol, peut se développer dans l’eau et requiert un ensoleillement intermédiaire. L’espèce qui pose le plus de problème est la balsamine de l’Himalaya. Le long des cours d’eau, elle accélère les phénomènes d’érosion en ne retenant que très peu la terre. En hiver, elle laisse un sol nu, plus sensible à l’érosion. Elle empêche également le développement des espèces indigènes et étouffe les espèces voisines. La balsamine à petites fleurs, elle, entre en compétition avec la balsamine ne-me-touchez-pas sur certains sites. La possible suprématie de l’une sur l’autre n’est pas encore connue. Pour lutter contre les balsamines non-indigènes, l’utilisation de produits chimiques est déconseillée (risque de contamination des cours d’eau). Les techniques manuelles sont préférées : arrachage et fauchage. L’arrachage est aisé car le système racinaire est superficiel, le fauchage doit se faire près du collet, à ras du sol, en dessous du premier nœud pour éviter toute reprise. Un passage régulier est nécessaire et le suivi indispensable. La grosse erreur serait de commencer un traitement sans le terminer. Une plante isolée produit en effet plus de graines que plusieurs plantes proches en compétition.

Vervoort A., Jacquemart A.-L. [2007]. La problèmatique des espèces envahissantes. Une approche concrète par l’exemple des balsamines. Forêt Wallonne 91 : 10-17.