Depuis une vingtaine d’années, les populations de sangliers sont présentes dans les zones péri-urbaines un peu partout en Europe y compris chez nous, en Belgique. Dans le cadre de deux mémoires de fin d’étude, une enquête a été diffusée auprès des gestionnaires et scientifiques des différents pays concernés pour mieux comprendre le phénomène et ses causes et aussi pour inventorier les moyens de l’enrayer. Les résultats récoltés dépassent finalement les frontières de l’Europe pour illustrer les situations rencontrées en Amérique du Nord, du Sud, en Asie et en Océanie. L’article analyse les résultats de cette enquête reflétant des situations évidemment très contrastées, tant du point de vue de l’origine du phénomène que de sa fréquence et des solutions apportées pour y remédier. De manière générale, on peut dire que partout, la colonisation des zones péri-urbaines par le sanglier s’explique par une offre en ressource alimentaire et en refuge recherchée quand les zones adjacentes deviennent stressantes : période climatique défavorable à l’offre en nourriture ou en eau, dérangement… Cela est d’autant plus vrai que les populations sont importantes. Les conflits qui en résultent trouvent leurs sources au niveau des dégâts agricoles, des boutis dans les espaces herbeux, de la consommation de fruits et légumes des vergers et potagers mais aussi au niveau des collisions avec les véhicules ou d’attaques qui restent occasionnelles mais qui préoccupent beaucoup les participants à l’enquête. Les solutions apportées passent par la prévention, la régulation et l’éradication. Pour la prévention, les clôtures sont souvent employées ainsi que l’interdiction du nourrissage ou le ralentissement du trafic. Toute prévention s’accompagne idéalement d’une régulation des populations. Dans les zones récemment concernées, il semblerait que l’affect des citadins appuierait une solution de régulation sans mise à mort des animaux, solution devenant vite contreproductive car les animaux reviendraient rapidement et en confiance. Ailleurs, les citadins ont une perception souvent négative du phénomène. Dans la majorité des cas, la meilleure solution identifiée par les personnes sondées pour se prémunir contre ce phénomène serait un meilleur contrôle des populations de sanglier dans les milieux ruraux adjacents. [D.A.]