Les peuplements de hêtre en Europe s’étendent sur environ 14 millions d’hectares. Cette espèce forestière contribue à la production de bois et à la protection des ressources hydriques et des sols. Il faut donc pouvoir évaluer sa plasticité à long terme et sa capacité à supporter des extrêmes climatiques. La Wallonie regroupe la majorité des hêtraies à l’échelle de la Belgique mais elles n’y sont pas réparties de manière homogène. En 1999, la hêtraie couvre 42300 ha de la forêt wallonne et représente 17 % de la surface feuillue. La moitié de ces peuplements se trouvent à une altitude supérieure à 400 mètres. Le hêtre est une espèce dite jeune, au premier stade de son évolution. Et malgré son image d’Epinal en forêt de Soignes, le hêtre est typiquement une espèce de montagne. Dans l’aire montagnarde de répartition du hêtre européen, les conditions de débourrement sont idéales. Le froid et les gelées sont présents dès novembre pour lever facilement la dormance. La température remonte rapidement au printemps, de plus, le maximum de précipitation s’observe lorsque les températures mensuelles moyennes sont également maximales. Sous ces conditions, le cycle n’a pas de contraintes climatiques. Il faut dissiper certaines incertitudes concernant l’évolution du hêtre en Europe, compte tenu de l’ample capacité d’adaptation de ses populations. Fagus sylvatica est une espèce récente, qui n’a pas encore évolué en sous-espèces adaptées aux conditions écoclimatiques particulières. [B.C.]