On sait que les exigences en lumière diffèrent sensiblement d’une essence à l’autre. C’est un critère essentiel pour l’installation de la régénération naturelle et la composition des futurs peuplements. Il est important de connaître les mécanismes biologiques qui expliquent ces différences de tolérance entre espèces pour mieux cibler les interventions sylvicoles à mettre en place. Des études ont été menées afin de bien comprendre ce qui expliquait les différences de tolérance à l’ombrage entre essences. En forêt, les conditions de croissance ne sont pas homogènes. Entre une clairière et un couvert dense, les différences sont nombreuses et ne sont pas uniquement liées à l’apport de lumière. Les disponibilités en eau et en minéraux du sol y sont totalement différentes, l’idéal est donc de travailler avec des ombrières artificielles et de cultiver des individus dans des substrats identiques avec des régimes d’irrigation adaptés. Grâce à cette méthode de travail, appliquée à différentes essences, les études ont amené différents résultats. Selon les auteurs, les principaux enseignements tirés sont les suivants : la tolérance à l’ombrage des jeunes arbres est liée à leur capacité de survie sous ombre et non à leur capacité de croissance ; il existe une dimension maximale que les semis peuvent atteindre dans un environnement lumineux donné. De cette façon ils évitent d’augmenter trop leurs dépenses en carbone ; la tolérance à l’ombre est déterminée par la capacité à maintenir un bilan carbone positif ; la stratégie des essences tolérantes leur assure une survie sous le couvert, mais elle n’est efficace que si les individus sont capables de reprendre une croissance soutenue lorsqu’ils sont remis à la lumière.