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Numéro 97

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 97

François Baar

Baar F. [2008]. Sylviculture d’arbres-objectif en hêtre et chêne : retours du terrain. Forêt Wallonne 97 : 39-56.

Des dispositifs d’expérience et de démonstration dans des plantations de 14 mètres de hauteur (trois en hêtre et trois en chêne) ont été installés dans le but d’acquérir un outil d’information, pour les gestionnaires forestiers, qui soit à la fois visuel sur le terrain et soutenu par des résultats convaincants. Trois ans se sont écoulés et des premiers résultats sur les accroissements et la qualité des arbres-objectif méritaient d’être présentés. De ces résultats, il ressort que le hêtre a tout avantage à être détouré fortement, c’est-à-dire qu’au premier détourage, tout ce qui touche le houppier des arbres-objectif doit être exploité. Des accroissements importants et très peu de problèmes de gourmands sont constatés. Le couvert se refermant très vite autour des arbres-objectif, le détourage suivant doit être réalisé entre trois et maximum six ans. Les résultats montrent également que le choix des arbres-objectif en hêtre doit être porté prioritairement sur les plus beaux parmi les arbres les plus vigoureux et n’ayant pas de gourmands au départ. Enfin, dans le cas d’une plantation, la désignation des arbres-objectif à 14 mètres de hauteur, distants de 15 à 20 mètres, est un scénario intéressant à adopter. Pour le chêne, la réaction des accroissements des houppiers et des circonférences des arbres-objectif, en relation avec l’intensité du détourage, est importante. Cependant, les détourages forts et très forts occasionnent des problèmes de prolifération de gourmands, nécessitant très probablement, dans quelques années, une opération d’émondage. Pour le chêne également, le choix des arbres-objectif doit être porté prioritairement sur les plus beaux parmi les arbres les plus vigoureux et n’ayant pas de gourmands au départ. Dans le cas d’une désignation dans une plantation à 14 mètres de hauteur, et dans le but d’une production de bois tendre de haute qualité et d’une diminution des risques de gourmands, des détourages moyens (non complets) et fréquents (tous les trois ans) sont préconisés.

Michel Bailly

Bailly M. [2008]. Une pépinière pas comme les autres : Arbo’Plants. Forêt Wallonne 97 : 3-11.

Depuis cinq ans, la pépinière Arbo’Plants, située près de Marche-en-Famenne, produit des plants en motte. Quelque 1, 5 million de plants résineux ou feuillus occupent aujourd’hui la pépinière. Produire des plants en motte ne peut s’envisager sans un système d’arrosage efficace. Quatre rampes d’aspersion alimentent chacune deux plates-bandes de 15 mètres de large de 125 mètres de long, séparées par une allée de 2 mètres où circule la rampe. Dans ces plates-bandes sont élevés les plants en motte, dans des paniers récupérés lors de la vente, les plants étant vendus en motte nue. L’arrosage est crucial et complexe. Les plates-bandes n’étant pas homogènes en termes d’essence et d’âge, l’arrosage nécessaire pour la bonne évolution du plant varie. On joue actuellement sur la vitesse de déplacement de la rampe d’arrosage mais une piste envisagée pour faciliter la tâche serait la spécialisation sur certaines gammes de production. Un écran brise-vent de 3 mètres de haut protège les plants des vents dominants et une clôture hermétique aux lièvres et aux lapins a été réalisée. Les paniers de culture sont remplis, semés et démottés dans une serre de 1 000 m2. Le plant en motte se juge principalement sur la qualité de la motte : une bonne tenue, la motte ne peut s’effriter lors des diverses manipulations ; une bonne colonisation racinaire ; un volume suffisant pour la taille du plant. Différents facteurs peuvent influer sur la qualité de la motte : le substrat : il participe à la bonne tenue de la motte ; la taille des paniers de culture ; la taille des plants : produire un développement racinaire en fonction du volume du panier. Le plant en motte ne subit pas de repiquage puisqu’il est semé dans sa motte. Le tri s’effectue au démottage et est basé sur la qualité de la motte et une hauteur minimale du plant. Le plant en motte apparaît comme un produit plus fini, un peu plus cher, à appréhender dans un contexte plus global, de la commande à la plantation. Il peut s’avérer plus intéressant pour répondre à certaines contraintes ou pour offrir plus de souplesse, dans la date de plantation par exemple.

Éric Lucot, François Degiorgi, Vincent Augé, Vincent Pereira, Pierre-Marie Badot, Pierre Durlet

Lucot E., Degiorgi F., Augé V., Pereira V., Badot P.-M., Durlet P. [2008]. Les effets du reméandrement de ruisseaux temporaires en forêt de Chaux (Jura, France) sur le fonctionnement hydrique des sols riverains : premiers résultats. Forêt Wallonne 97 : 29-38.

Un projet de reconstitution des réserves hydriques de la forêt de Chaux, dans le Jura français, a été élaboré dans le cadre du programme LIFE Nature « Ruisseaux de tête de bassin et faune patrimoniale associée ». Les solutions techniques proposées consistent à reconstituer les écoulements de surface en oblitérant les fossés rectilignes et en réactivant les lits méandriformes des ruisseaux temporaires. Le substrat géologique imperméable est à l’origine d’un chevelu dense de ruisseaux temporaires et de la présence de sols hydromorphes. Il n’existe pas de nappe profonde pérenne reliée aux cours d’eau. Quatre ruisseaux dont les bassins sont contigus ont été sélectionnés pour en restaurer le fonctionnement hydrologique et enrayer les mécanismes de banalisation et d’assèchement des quatre bassins versants. La stratégie choisie consiste à réhabiliter le lit méandriforme en oblitérant le fonctionnement du lit rectiligne par une série de bouchons étanches, un bouchon étant implanté à chaque intersection entre le chenal rectiligne et l’ancien tracé du ruisseau. Si le tracé originel n’est plus visible, un sillon étroit, peu profond et sinueux, est creusé pour amorcer le tracé méandriforme et servir de guide. Après travaux, réalisés en automne 2007 et été 2008, le niveau est fortement rehaussé en période de hautes eaux et, parallèlement, un écoulement méandriforme et plus favorable à la faune aquatique est immédiatement restauré. Le fonctionnement hydrique des sols a changé. Le ruisseau reprend les anciens méandres grâce aux bouchons et le débit de l’écoulement est fortement réduit. À long terme, les effets des travaux de reméandrement devraient être plus marqués et la restauration des écoulements favoriser le peuplement forestier, quand on sait qu’en présence d’espèces adaptées à l’ennoyage, la contrainte principale à laquelle les arbres doivent faire face est le manque d’eau.

Jacques Baveye, Neil Massinon

Baveye J., Massinon N. [2008]. La valeur économique totale des forêts belges : une première approche. Forêt Wallonne 97 : 12-28.

Les forêts belges font partie du capital environnemental de la Nation, elles produisent non seulement du bois mais aussi d’autres services. Cet article est l’aboutissement de travaux menés au sein de la Commission pour l’inventaire du patrimoine de l’État et tente de donner une valeur à nos forêts : valeur marchande des terrains nus et du capital sur pied et valeur de certains services non marchands rendus par les forêts, comme la fonction récréative ou la fixation de carbone. Valeur marchande ou pas, tout en forêt a un prix : 4 432 et 5 851 millions d’euros pour le bois sur pied, suivant l’application de deux méthodes différentes ; 3 156 millions d’euros pour la valeur du fonds des bois ; 72 millions d’euros pour le gibier, autre produit de la forêt ; 7 231 millions d’euros pour l’estimation de la valeur récréative de la forêt, selon la méthode des coûts de déplacement (dépenses consenties par le public en termes de déplacement pour profiter des services récréatifs, esthétiques ou écologiques de la forêt) ; 452 millions pour le montant des locations de chasse ; 2 392 millions d’euros en ce qui concerne la fixation du carbone, soit 26 millions de tonnes de carbone contenues dans les forêts belges au prix de 92 euros la tonne de carbone sur le marché européen de permis des droits d’émission de CO2 (le cours de la tonne de CO2 se situait aux environs de 25 euros à la mi-mai, pour livraison décembre 2008). Ces chiffres montrent que l’estimation des fonctions récréatives et de fixation de carbone fournit des valeurs considérables, d’un ordre de grandeur comparable à celui de la valeur de la fonction de production de bois.