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Sommaire

Numéro 90

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 90

du Parc R.

du Parc R. [2007]. Exemples de bonnes pratiques de mobilisation des ressources forestières et de production locale d’énergie en Europe. Forêt Wallonne 90 : 50-54.

Au Nord de l’Italie, la Magnifica Communita de Fiemme (MCF), est un regroupement de communes à l’objectif énergétique ambitieux : 22 % des besoins en chaleur proviennent de ressources en bois. Propriétaire d’un broyeur, la MCF transforme le bois en plaquettes. Elle achète les résidus aux forestiers privés et vend les plaquettes aux chaudières de la vallée. Elle devient ainsi un intermédiaire indispensable et un pilier du développement économique rural. En utilisant les ressources naturelles pour produire de l’énergie, elle assure une indépendance énergétique et une sécurité d’approvisionnement. Autre exemple, celui de la commune de Vransko, en Slovénie. 94 % de la forêt appartient aux propriétaires privés et la gestion est assurée en majeure partie par deux coopératives. La production de bois-énergie est composée comme suit : 3 % de résidus forestiers, 97 % de bois ronds, feuillus ou résineux, de faible qualité. Les arbres sont exploités et transportés vers quatre plates-formes, lieux de stockage. La collaboration entre les privés et les coopératives est classique mais ce qui fait la différence est la volonté d’alimenter un réseau de chaleur de type communal. Une fois entreposés, les bois sont broyés. Les broyeurs appartiennent à la commune, aux scieries et aux privés. Les réseaux de chaleur principaux sont situés à proximité de leur centre de stockage. La chaleur produite sert à plus de cent vingt habitations de la commune, soit 16 % des besoins de la population. Ces deux exemples montrent que la création d’une chaîne locale énergétique dépend de l’existence d’un réseau de chaleur et d’une organisation entre tous les acteurs pour développer une chaîne économiquement viable. En effet, la collaboration entre propriétaires forestiers privés et producteurs de plaquettes est impérative pour assurer des marges bénéficiaires satisfaisantes et mieux valoriser un capital forestier.

Garitacelaya J.

Garitacelaya J. [2007]. Forestiers stoïques et sylvicultures épicuriennes. Réflexions sur le changement de paradigme sylvicole. Forêt Wallonne 90 : 40-49.

Avant l’ère industrielle, la forêt était un véritable atelier artisanal. On y façonnait le bois sur place, on produisait charbon de bois, sabots, merrains, etc. Très peu de billes et de grumes sortaient de la forêt, par manque de voirie et de moyen de transport. L’ère industrielle changea le profil de la forêt. Les routes plus larges permirent le transport du bois. On découvrit de nouveaux usages du bois (par trituration, distillation) et de la résine. La transformation fut abandonnée en forêt et les artisans laissèrent la place aux forestiers modernes, spécialistes dans la production de la matière première : le bois. L’ère actuelle, post-industrielle, est l’ère tertiaire, dite de services. La forêt y trouve sa place. Il y a d’une part le constat amer que l’on peut produire du bois ailleurs qu’en forêt (peupleraie), sur une bonne terre agricole, intensivement et rapidement. Une bonne gestion n’est plus dès lors l’amélioration de la production mais se limite à éviter les problèmes qui vont s’intensifiant, comme les chablis, les incendies, les maladies. D’autre part, le rôle de la forêt devient multiple : outre la production de bois, la forêt doit être un lieu d’accueil, de détente, ou offrir un beau paysage. Le forestier actuel doit redéfinir son rôle en ce sens, produire du bois de qualité tout en procurant du plaisir à la société. Dans cet article, les rôles de la forêt et du forestier sont abordés de différents points de vue : historique, sociologique, culturel, et bien sûr sylvicole. Approche multiple pour une profession multiple !

Heyninck C.

Heyninck C. [2007]. Quel avenir réserver au raton laveur en Belgique ? Forêt Wallonne 90 : 3-12.

Observé pour la première fois en Belgique dans les années ‘80, le raton laveur a manifestement essaimé depuis au sein de nos vallées ardennaises. Des relevés de traces le long des cours d’eau et des individus retrouvés morts, dont des juvéniles, ne laissent plus de place au doute, le raton est en phase d’installation en Belgique. Les problèmes liés à cette espèce invasive sont les classiques : prédation directe sur les espèces indigènes ; occupation d’habitats et des ressources alimentaires ; propagation de maladies nouvelles. Le régime omnivore du raton laveur, sa capacité de reproduction et ses exigences élastiques en termes d’habitat peuvent mener l’espèce à une large distribution et augmenter ses capacités d’adaptation. Éradiquer l’espèce semble peine perdue au vu des expériences menées dans les pays voisins. Les mesures concrètes qui vont donc être prises sont un recensement afin d’améliorer les connaissances sur l’abondance de l’espèce et son impact potentiel, et une opération de capture qui va être menée dans une zone du bassin de la Sûre. La capture se fera vraisemblablement à l’aide de cages avec appât non empoisonné. Cette opération tiendra lieu d’expérience pilote et sera renouvelée au besoin dans d’autres zones sensibles.

Bievelet C., Henin J.-M., Jourez B., Hébert J., Lecomte H.

Bievelet C., Henin J.-M., Jourez B., Hébert J., Lecomte H. [2007]. Le douglas en Région wallonne, état des lieux et tendances. Forêt Wallonne 90 : 27-39.

En Europe, on compte 700 000 hectares de douglas. La France en possède 60 %, la Région wallonne, 3 % en 2003 (23 400 hectares). Présent chez nous depuis plus d’un siècle, il représente 0, 2 % de la surface forestière wallonne en 1950 contre 4, 9 % en 2003. Environ 45 % des peuplements, purs ou mélangés, sont en forêt soumise. Le douglas a un bon potentiel de croissance. Le drainage est l’élément le plus limitant mais sa plasticité lui offre une aire d’extension vaste et en fait un espèce de diversification de la pessière non négligeable. Sa distribution couvre une large gamme de territoires écologiques wallons. Le douglas a deux défauts majeurs : une branchaison excessive et une mauvaise conformation du bois (manque de rectitude et cylindricité du tronc). Pour répondre à ces tares, on peut pratiquer l’élagage à grande hauteur et la désignation d’arbres de place. En forêt soumise, 25 % des peuplements sont élagués à 6 mètres de hauteur, cette opération culturale est récente en forêt privée et concerne les jeunes peuplements purs. L’élagage artificiel se fait sur 200 tiges/ha. La désignation d’arbres de place est quant à elle une attitude nouvelle et rare, elle est appliquée sur moins de 10 % des peuplements. Le douglas wallon a un accroissement moyen en circonférence de 2, 3 cm par an avec une largeur de cerne de 3, 7 mm ; il est de première classe selon les normes françaises. Son âge moyen d’exploitabilité est de 70 ans. La sylviculture du douglas en Région wallonne étant inspirée de celle de l’épicéa, elle est assez conservatrice et la densité de plantation est supérieure à la norme actuelle française de 1 000 plants à l’hectare. La croissance est moindre, sauf si on applique des pratiques sylvicoles dynamiques, mais on obtient un bois de qualité, avec des cernes minces et des nœuds petits.

Marchal D., Bailly M.

Marchal D., Bailly M. [2007]. Le bois-énergie : côté utilisateur. Forêt Wallonne 90 : 13-26.

Depuis quelques années maintenant, fleurissent les chaudières à bois pour habitation unifamiliale. Qu’il s’agisse de chaudières à bûches, granulés ou plaquettes, elles atteignent aujourd’hui des niveaux de confort comparables aux systèmes traditionnels. Particulièrement dans le domaine de la chaudière à granulés, les installations récentes sont tout aussi confortables et faciles d’utilisation que les chaudières à mazout. Elles sont peu encombrantes et peuvent se substituer à une chaudière classique sans aucune modification de tuyauterie. Au niveau du coût de fonctionnement, le bois est plus économique que le mazout et ce d’autant plus que le matériau est brut. Ainsi, dans le courant du mois d’octobre 2007, l’utilisation des granulés revenait à quelque 100 à 150 euros moins cher par tranche de 1 000 litres d’équivalent mazout ; les plaquettes et la bûche de l’ordre de 200 à 400 euros moins cher suivant le type de livraison. Enfin, en ce qui concerne le temps d’amortissement d’une installation bois-énergie, on voit qu’il est très variable suivant le combustible choisi, la consom-mation annuelle et, bien entendu, le prix du combustible. Les formules les plus modernes nécessitent un peu moins de dix ans pour l’amortissement alors que d’autres offrent des perspectives à 2-3 ans voire moins encore. Bien entendu cela reste extrêmement variable suivant les fluctuations du marché des combustibles bois et fossiles.