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Numéro 88

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 88

Vinciane Schockert, Samuel Van Der Linden, Bettina Le Proux de la Rivière, Roland Libois

Le muscardin bénéficie d’une protection intégrale en Région wallonne. À ce titre, le suivi de ses populations constitue une nécessité actuellement traitée par l’Unité de Recherches Zoogéographi- ques de l’Université de Liège. Or, l’animal, petit et nocturne, est très difficile à observer. L’équipe chargée de mission a, dans ce cadre, lancé une campagne de recensement via une méthode de collecte d’indices de présence indirecte : la recherche de noisettes rongées.

Olivier Ferry

La question de la contribution de la forêt à la politique de l’eau est d’actualité. Elle est abordée ici sous l’angle de la contractualisation des services rendus. Cette approche contractuelle, complémentaire de l’approche réglementaire, s’inscrit dans un contexte forestier de remise en cause des fondements économiques de la gestion forestière, qui reposaient jusqu’à présent presque exclusivement sur le produit bois.

Gillet A., Morelle K., Claessens H.

Gillet A., Morelle K., Claessens H. [2007]. Peut-on se prémunir contre le dépérissement du chêne ? Forêt Wallonne 88 : 3-12.

Manion distingue trois familles de facteurs s’enchaînant dans une spirale qui conduit progressivement l’arbre vers la mort : les facteurs prédisposants (génétique, sylviculture, station, âge…), les facteurs incitants (climat, pollution, parasite…) et les facteurs contribuants (insectes, champignon, maladie…). Pour le sylviculteur, les facteurs prédisposants sont les plus importants car c’est sur eux qu’il a la possibilité d’agir pour cultiver ses chênes et les prémunir contre les facteurs incitants et contribuants. L’étude a porté sur 230 arbres dominants ( 113 sessiles et 117 pédonculés) répartis au sein de 68 placettes situées en Condroz et en Ardenne. L’analyse a consisté à mettre en relation, par la voie statistique, la cote de dépérissement avec de nombreuses variables écologiques et sylvicoles, sur trois jeux de données : l’ensemble des deux chênes (230 arbres), les pédonculés (117 arbres) et les sessiles (113 arbres). On en retire deux enseignements principaux. Le premier est que la moitié de la variabilité du niveau de dépérissement est expliquée à partir des facteurs prédisposants pris en compte, laissant le reste de la variabilité aux facteurs non pris en compte. Le second enseignement est que les variables stationnelles sont les plus explicatives tandis que les variables sylvicoles sont en relation peu nette avec le niveau de dépérissement. Les variables stationnelles interagissent souvent entre elles. L’étude a porté sur le bilan hydrique (humidité), le bilan trophique (humus) et l’altitude. Les résultats sont éloquents : le niveau de dépérissement est plus élevé en altitude ; le dépérissement est moins marqué dans les sols bien frais en permanence ; le niveau de dépérissement (surtout pour le chêne sessile) diminue des sols pauvres vers les sols à bonne fertilité chimique. En moyenne, le dépérissement du chêne est faible sur les stations qui correspondent à son aptitude sylvicole optimale et est le plus élevé dans les stations dont il devrait être exclu. L’influence des variables sylvicoles est quant à elle moins nette : les chênes semblent moins atteints en peuplement mélangé ; les chênes semblent plus dépérissants en peuplement dense ; les arbres dominants semblent les moins dépérissants. Ces résultats, peu marqués, s’accordent néanmoins avec d’autres arguments en faveur de l’application d’une sylviculture plus dynamique, avec des densités de peuplement peu élevées et des éclaircies limitant la concurrence. En conclusion, l’analyse confirme clairement l’importance de deux facteurs prédisposant le chêne au dépérissement et sur lesquels les actions du sylviculteur peuvent avoir de l’influence : l’adéquation essence-station et, dans une moindre mesure, la sylviculture.

Lejeune P., Rondeux J.

Lejeune P., Rondeux J. [2007]. Les performances de quelques GPS portables en milieu forestier. Forêt Wallonne 88 : 28-36.

L’outil GPS (Global Positioning System) est utile aux forestiers à des fins de cartographie, de recensement ou de recherche sur le terrain d’éléments dont on connaît la position. Mais la canopée ou des conditions topographiques défavorables peuvent perturber leur bon fonctionnement. Cinq GPS de différents modèles ont donc été testés sur le terrain. Il existe trois grandes catégories de GPS : les GPS de topographie, les GPS de cartographie et les GPS de randonnée (ou grand public). L’article présente les résultats d’un test comparatif portant sur cinq récepteurs GPS relevant des catégories cartographie et grand public. Le point commun de ces récepteurs est qu’ils sont compacts et légers. Le dispositif d’essai est constitué d’un parcours de référence situé pour partie sous le couvert d’un taillis sous futaie à réserve de chêne très dense et pour partie dans une jeune plantation de chêne. Deux modes de fonctionnement ont été utilisés : le waypoint (enregistrement de la position d’un point en gardant le récepteur immobile) et le mode trace (acquisition instantanée de positions alors que le récepteur est en mouvement). Les tests ont été effectués deux jours, durant les mêmes tranches horaires, dans des conditions comparables en termes de disposition de satellites. Le parcours a été répété entre vingt-six et trente-trois fois. Il ressort de cette étude différentes conclusions parmi d’autres : les GPS de type cartographique sont plus précis que ceux de type randonnée, mais ils sont plus chers et plus complexes à utiliser ; les GPS de type randonnée, simples et intuitifs, présentent des fonctionnalités informatiques post-traitement peu ou pas développées. Cette lacune est néanmoins comblée par l’existence d’applications informatiques, développées par les utilisateurs, accessibles gratuitement sur internet ; les GPS de type randonnée ont une capacité de mémoire limitée. La conclusion est que cette technologie est en constante évolution, que le choix doit s’effectuer selon les besoins et que le recours à l’outil GPS est un prolongement logique dans l’utilisation d’outils de cartographie informatisés.

Defays E., Jourez B.

Defays E., Jourez B. [2007]. Contrôles et garanties : la filière planche. Forêt Wallonne 88 : 19-27.

Deux points de vue sont à prendre en considération. Celui de l’utilisateur en général et celui des acteurs de la filière bois. La forêt, le bois et le produit bois inspirent craintes et questions chez l’utilisateur. Les acteurs de la filière bois en sont parfaitement conscients. Dès lors, ils veulent fournir des garanties aux utilisateurs et prendre des initiatives en matière de certifications, classements, agréments techniques et contrôles qui en découlent. Les utilisateurs s’interrogent sur trois grands thèmes : l’origine du bois et la gestion forestière (prélever du bois, donc en utiliser, n’est-ce pas préjudiciable pour la santé de notre planète ?) ; les caractéristiques et les performances du matériau bois (quel type de bois pour quoi faire ?) et enfin la mise en œuvre du matériau (comment l’utilise-t-on ?). À ces trois grandes questions du consommateur la filière bois apporte des réponses. Quant à l’origine du bois et la gestion forestière, on peut résumer la crainte du consommateur comme ceci : le choix du bois ne fait-il pas de moi un complice de la déforestation à l’échelle mondiale? La filière nuance sa réponse. La question est non fondée pour les forêts tempérées car leur superficie s’accroît continuellement grâce à des outils comme le code forestier, les plans d’aménagement, les programmes de formation… En revanche, elle est fondée pour les forêts tropicales, bien que le commerce du bois ne puisse être véritablement considéré comme un moteur de déforestation, tel que la pression démographique par exemple. Ce sont les abus commis qui sont dangereux et c’est pourquoi le concept de certification forestière (PEFC, FSC) fut créé, suite au sommet de Rio. La certification est un outil précieux qui ne met malheureusement pas à l’abri du vol. Il faut donc veiller à purger le marché du bois exploité illégalement, surveiller la légalité des importations et réglementer le commerce des espèces menacées d’extinction. Quant aux caractéristiques et performances, le bois n’est pas un matériau produit, comme le béton ou le verre. Quelles garanties le consommateur a donc que le bois choisi convient pour l’usage auquel il le réserve? Et pour quelles performances ? Là encore la filière s’est dotée d’une très large gamme d’outils. Des normes, le marquage CE à l’échelle européenne ou l’Eurocode 5 qui définit les règles de conception et de calcul des structures en bois. Quant à la mise en œuvre du matériau, il faut des qualifications particulières. Quelles garanties le consommateur a-t-il que l’homme de métier à qui il a confié l’exécution de l’ouvrage dispose bien de ces qualifications ? La filière s’appuie sur le caractère normatif du point précédent, mais insiste sur l’offre des formations qui s’enrichit dans le domaine de la construction bois, ainsi la formation continue, et conclut que la meilleure garantie d’une bonne mise en œuvre reste un cahier des charges de qualité, adapté à l’ouvrage et qui s’appuie sur toutes les références existantes.

Zingari P. C., Budniok M.-A., du Parc R.

Zingari P. C., Budniok M.-A., du Parc R. [2007]. Le bois-énergie. Les propriétaires forestiers privés et communaux prêts à mobiliser leurs ressources. Forêt Wallonne 88 : 13-18.

Le Conseil de l’Europe a approuvé les propositions de la Commission européenne de réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 en augmentant à 20 % la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique européenne. Dans ce domaine, la biomasse forestière a une place prépondérante, mais les quantités sont-elles mobilisables ? sous quelles conditions ? seront-elles suffisantes pour subvenir à nos besoins en matière d’énergie ?L’action EUROFORENET (réseau européen forêt-énergie) s’inscrit dans ces perspectives 2020 et a pour objectif le développement de filières locales forêt-énergie, dont l’approvisionnement repose sur les ressources forestières gérées durablement par les propriétaires privés et communaux. L’intérêt du propriétaire est de vendre son bois-énergie au meilleur prix. Les produits bois-énergie qu’il peut sortir directement de sa forêt sont la bûche et la plaquette forestière. Pour la production de cette dernière, des modifications dans les modes actuels d’exploitation sont nécessaires : faciliter l’accessibilité et la transformation in situ, avoir une demande présente, trouver de nouveaux débouchés. Pour la FECOF (Fédération Européenne des Communes Forestières), les communes forestières doivent jouer un rôle d’initiateur vis-à-vis des autres acteurs de terrain et des citoyens. Elles possèdent deux atouts pour le faire. Le premier est qu’elles agissent sur des superficies importantes. Cette maîtrise des ressources et le meilleur contrôle des flux de bois qui en découle, leur permettent de créer des stocks ou d’assurer la revente directe. Leur second atout est leur capacité d’informer, de communiquer et de mobiliser l’ensemble des acteurs, publics ou privés, autour de tels projets bois-énergie. L’objectif est aussi d’échanger les bonnes pratiques en termes de développement durable et de faire circuler les informations auprès des acteurs locaux et des citoyens. Il faut accroître la mobilisation du bois, garante de la viabilité économique des exploitations et condition d’une gestion durable. Tant la mobilisation des ressources que des acteurs professionnels sont nécessaires au développement durable des régions concernées et permettent d’accroître les quantités de bois-énergie sur le marché. Celles-ci doivent cependant rester complémentaires aux utilisations plus classiques du bois (construction, papier, etc.).