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Numéro 86

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 86

Schneider J.-B.

Schneider J.-B. [2007]. Plaidoyer pour une restauration des cordons rivulaires naturels des ruisseaux et ruisselets forestiers. Forêt Wallonne 86 : 43-57.

Le réseau hydrographique en Région Wallonne compte plus de 18 000 kilomètres de cours d’eau. Il a deux particularités. Premièrement, il est constitué à 80 % de petits cours d’eau de moins de 5 mètres de large. Deuxièmement, de nombreux cours d’eau disposent d’une qualité biologique globale très élevée. Cela s’explique par leur localisation très fréquente en milieu forestier qui est particulièrement adapté à la préservation de la qualité des eaux. Ainsi, en Région wallonne, plus du tiers des milieux rivulaires est forestier. Cependant, près de 40 % de ces cours d’eau sont bordés de peuplements artificiels non adéquats (essence, structure). Il serait faux néanmoins de limiter le débat aux seuls résineux. Car c’est bien les peuplements trop denses situés en bordure des centaines de kilomètres de ruisseaux et de ruisselets qui empêchent le bon développement d’une végétation nécessaire à la stabilité des berges. Ces ruisseaux et ruisselets ne constituent pas simplement des voies de remplissage de cours d’eau plus important mais accueillent de nombreuses espèces animales et végétales. Il est donc important de se remémorer les effets négatifs des peuplements monospécifiques denses sur ces cours d’eau : acidification, manque de lumière et donc, par conséquent, un appauvrissement du milieu et une augmentation de la vulnérabilité des sols (érosion du fond du chenal et des berges). D’où l’importance du maintien ou de la création d’un cordon rivulaire feuillu de 6 mètres de large de part et d’autre des berges comme zone tampon. Cette ripisylve doit contenir les trois strates végétales : herbacée, arbustive et arborescente, avec une nette dominance des arbustes afin que les ruisselets puissent bénéficier de 15 à 20 % d’éclairement.

Nyssen P., Heyninck C.

Nyssen P., Heyninck C. [2007]. Pour sauver les derniers petits Rhinolophes, les forestiers agissent. Forêt Wallonne 86 : 35-42.

L’article propose un coup d’œil sur une espèce proche de l’extinction en Belgique : le petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros). Avec ses 6 à 9 grammes, Cette chauve-souris est l’un de nos plus petits mammifères. Dans les derniers sites où cette espèce est encore présente en Belgique, les naturalistes et les gestionnaires forestiers collaborent en vue de maintenir ou de recréer des conditions optimales à sa survie voire, pourquoi pas, à son redéploiement. Ses exigences écologiques très pointues la menacent particulièrement : recherche de proies dans les bois de feuillus avec sous-bois riche ou aux abords de points d’eau (rivières, mares, étangs…) bordés d’arbres. Un élément essentiel est la continuité du milieu entre ses lieux de gîte et de chasse. L’espèce ne se déplace qu’en suivant les éléments arborés linéaires (haies, lisières, chemins forestiers…). Avec ses deux cents individus répartis en trois colonies, l’espèce est au seuil de l’extinction. Une convention est en cours pour sensibiliser les acteurs locaux et pour mettre en œuvres des actions favorables à la conservation des dernières populations.

Le Proux de la Rivière B., Libois R.

Le Proux de la Rivière B., Libois R. [2007]. Sauvage… le chat l’est-il toujours autant qu’on le souhaite ? Forêt Wallonne 86 : 3-10.

L’article fait le point sur le chat sylvestre et sa situation dans notre région. Après un rappel de sa biologie (habitat, reproduction…), l’auteur donne quelques critères de différenciation possible avec le chat domestique, comme la disposition des anneaux sur la queue. Sa répartition est ensuite abordée et témoigne d’une régression passée dans toute l’Europe où les noyaux sont disséminés. Chez nous, la population fait partie d’un noyau étendu sur le Nord-Est de la France, le Sud-Ouest de l’Allemagne, le Grand-Duché et le Sud de la Belgique. On remarque qu’elle regagne ainsi lentement ses territoires autrefois perdus. Les menaces actuelles pesant sur le chat sylvestre sont toujours la réduction de son habitat, bien sûr, les actes de chasse isolés (il est toujours pris pour un chat haret) et les accidents de la route. Paradoxalement, c’est grâce aux victimes de la route, que l’on peut apercevoir sa lente progression vers le nord (Condroz) et l’ouest (Chimay). Une autre menace pesant sur les populations est l’hybridation possible avec les chats domestiques, menace d’autant plus lourde que les massifs forestiers sont morcelés. Chez nous, sur dix-neuf prélèvements, un seul faisait état d’une hybridation mais ailleurs (Écosse ou Hongrie), c’est presque un individu sur deux qui présente des traces.

Baar F., Dewasmes G.

Baar F., Dewasmes G. [2007]. Un réseau de parcelles de démonstration pour illustrer la sylviculture proche de la nature. Forêt Wallonne 86 : 24-34.

Soixante parcelles, réparties en province du Luxembourg, illustrent les techniques et objectifs d’une gestion sylvicole proche de la nature : utiliser la diversité existante, réduire au maximum les investissements et rechercher la production de gros bois de qualité. Elles permettent d’aborder différents thèmes, comme la diversification de la hêtraie ardennaise, la transformation de pessières en peuplements irréguliers ou le cloisonnement en futaie irrégulière. Diversifier la hêtraie ardennaise de manière naturelle est problématique. L’excès de gibier en est la raison principale. L’article détaille deux techniques permettant la régénération en essences compagnes, à moindres frais. La technique de cellule de plantation dans des trouées dues à l’exploitation de gros arbres, ou la clôture de taches de plantules déjà existantes. Présentes également dans le réseau, des parcelles montrant la transformation de pessières en peuplements irréguliers. Deux techniques sont expliquées là aussi : l’exploitation progressive des gros bois ou l’exploitation par petites coupes par bande, dont la régénération est assurée soit par le semis naturel, s’il est satisfaisant, soit par plantation de petites cellules de chêne, érable, hêtre… L’article développe les avantages de ces différentes techniques. Nous parle du semis naturel et de sa capacité à s’auto-dépresser et s’auto-élaguer, réduisant les interventions à y réaliser à quelques techniques ciblées. Enfin, il nous entretient sur la désignation d’arbres-objectif, leur élagage à grande hauteur et leur détourage, ainsi que sur l’installation de cloisonnements d’exploitation. Pour conclure et faire de ce réseau un ensemble cohérent, y sont intégrées des parcelles représentant la gestion en futaie irrégulière, en résineux et feuillus, et consacrées au martelage. Ce réseau constitue dès lors un formidable outil de formation et de sensibilisation. Des excursions y seront organisées et un catalogue descriptif détaillé réalisé.

Lejeune P., Claessens H., Alderweireld M., Rondeux J.

Lejeune P., Claessens H., Alderweireld M., Rondeux J. [2007]. Vers une gestion intégrée et participative de la forêt ? L’exemple de la commune de Nassogne. Forêt Wallonne 86 : 11-23.

Un projet pilote de gestion intégrée et participative d’un massif forestier est en cours depuis 1998 sur une étendue de 20 000 hectares au plateau de Saint-Hubert (Belgique). En quoi consiste une telle démarche ? Quel est son intérêt ? Comment se différencie-t-elle d’un aménagement classique ? Voici, entre autres, les questions auxquelles cet article tente de répondre à partir de l’exemple de la révision de l’aménagement de la propriété forestière communale de Nassogne. Quatre phases constituent le projet : 1. La réalisation d’un état des lieux approfondi de la propriété. 2. Des alternatives d’aménagements sont transcrites sous formes de scénarios différents. 3. Les différents acteurs sont consultés et mis en présence lors de réunions de concertation afin d’aboutir à une solution de compromis. 4. Un scénario est choisi et traduit en un plan d’aménagement forestier. Les points forts de cette démarche reposent sur son côté très didactique, transformant ainsi le plan d’aménagement en outil de communication. Par contre, elle nécessite un gros travail préalable afin de disposer d’une base de données très complète et structurée sur la forêt à aménager.