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Numéro 79

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

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Numéro 79

de Paul M.-A., Bailly M.

de Paul M.-A., Bailly M. [2005]. Impacts de la mécanisation sur les arbres du peuplement. Forêt Wallonne 79 : 47-55.

Le développement de la mécanisation dans l’exploitation forestière est une avancée considérable au niveau de la rentabilité des chantiers et du confort des opérateurs. Cependant, l’utilisation d’engins en forêt n’est pas sans conséquences sur le milieu environnant et notamment sur le peuplement restant. En effet, ces machines dotées d’une puissance phénoménale passent partout et manipulent des grumes comme de simples brindilles. En cas de fausse manœuvre, les dégâts ne sont que rarement légers…Ainsi, dans un peuplement d’éclaircie, les troncs, les racines mais aussi les cimes sont enclins à être blessés durant l’exploitation. Les zones blessées les plus propices aux infections fongiques sont l’empattement des racines et les premières dizaines de centimètres de la base du tronc. Les blessures situées plus haut sur le tronc, dans la cime ou encore sur les racines superficielles se refermeront dans la plupart des cas sans conséquences sur la valeur d’avenir des arbres. Outre l’endroit où se situe la lésion, la surface de celle-ci est très importante pour en déterminer la gravité. Une blessure inférieure à 10 cm2 sera généralement sans conséquences. À l’inverse, quand la barre des 10 cm2 est dépassée, les altérations du bois seront importantes. À noter aussi que la profondeur de la blessure est un facteur secondaire pour en évaluer la gravité. Différents facteurs influent sur le risque de provoquer des blessures aux arbres du peuplement. Certains sont fixes et doivent inciter à la prudence : forte pente, peuplement serré…D’autres sont variables et il est important de les prendre en compte pour diminuer le nombre de blessures occasionnées. Citons : la qualité d’abattage, la méthode de débardage, la saison d’exploitation, le taux d’éclaircie, l’organisation du travail… Il est évident que dans toute exploitation, qu’elle soit fortement mécanisée ou pas, des blessures sur les arbres de réserve seront observées. Elles doivent être considérées comme normales car inévitables. Mais il est de la responsabilité de chacun de prendre les mesures nécessaires pour limiter au maximum ces blessures et préserver ainsi l’état sanitaire et la valeur économique de la forêt de demain.

Ulrich E.

Ulrich E. [2005]. Effets de l’ozone sur la végétation forestière. Introduction générale dans la problématique. Forêt Wallonne 79 : 34-46.

Les concentrations de l’atmosphère en ozone (O₃) sont suivies depuis plusieurs années essentiellement pour le domaine de la santé publique. L’impact de ces concentrations sur la végétation commence néanmoins à intéresser divers spécialistes. La forêt participe elle-même à la production d’un fond naturel d’ozone dans l’atmosphère mais il est admis que ce sont bien les émissions humaines d’oxydes d’azote et d’hydrocarbures qui sont responsables de l’augmentation des concentrations. Plus que les moyennes annuelles, ce sont les augmentations des maxima qui inquiètent les chercheurs. Chaque espèce réagit de manière différente à la présence d’ozone mais les effets à court, moyen et long termes pourraient devenir réalité pour les espèces sensibles et très sensibles si la fréquence des fortes concentrations augmentait. Effets à court terme : ce sont les effets visibles comme des ponctuations jaunes internervaires ou des nécroses. Ces effets sont provoqués par l’entrée de l’ozone dans les voies respiratoires (stomates). Effets à moyen terme : dans les 10 à 20 années à venir, les plantes sensibles évolueraient vers un affaiblissement de leur état physiologique : raccourcissement des périodes de végétation à cause d’une sénescence prématurée ; légère diminution de la croissance chez les jeunes arbres et ceux âgés ; difficulté progressive de la maturation des fruits et des graines ; difficulté progressive de la reproduction/régénération des espèces les plus sensibles ; finalement, disparition des espèces sensibles à très sensibles des zones les plus polluées par l’ozone. Effets à long terme : dans les 20 à 50 années à venir, la déstabilisation d’écosystèmes entiers pourrait apparaître avec un changement progressif de la composition floristique et arborée de certaines régions. Au niveau forestier, cela pourrait poser des problèmes de régénération pour certaines espèces principales de nos forêts. Le problème de l’ozone en forêt en est un parmi de nombreux qui sont suivis par les chercheurs (vent, feux, insectes, champignons…). Celui qui nous occupe n’a pas encore de réel impact économique mais le danger réside bel et bien dans ses effets à longue durée.

Rondeux J., Hébert J., Bourland N., Puissant T., Burnay F., Lecomte H.

Rondeux J., Hébert J., Bourland N., Puissant T., Burnay F., Lecomte H. [2005]. Production ligneuse de la forêt wallonne, l’apport de l’inventaire permanent régional. Forêt Wallonne 79 : 3-18.

En Région wallonne, l’inventaire permanent des ressources forestières, mis en place en 1994, permet aujourd’hui de fournir des chiffres d’accroissement basés sur une méthodologie rigoureuse. Les chiffres donnés dans cet article permettent de mieux appréhender la capacité actuelle de production de nos forêts en se basant sur une approche scientifique et non sur des hypothèses. Les principaux résultats sont issus de mesurages réalisés entre novembre 1999 et 2001 et concernent une période d’accroissement de 5 ans. Ces mesures ont permis de se faire une idée de la production moyenne en volume de nos principales essences dont les grandes tendances sont les suivantes : la production annuelle en volume de l’ensemble de la forêt wallonne productive est estimée à 10, 1 m³/ha/an (dont 53 % de cette valeur est à charge de la forêt privée) ; la production en volume des résineux est de 16, 4 m³/ha/an et celle des feuillus s’élève à 5, 4 m³/ha/an ; les prélèvements correspondent à 65 % de la production en feuillu et à 109 % de celle des résineux, dans l’état actuel des surfaces occupées par classe d’âge ou stade de développement des peuplements.

Heyninck C.

Heyninck C. [2005]. Note sur deux alternatives au broyage en plein des futures parcelles de plantation. Forêt Wallonne 79 : 29-33.

L’article présente deux techniques de préparation du sol avant plantation permettant d’éviter le broyage complet de la parcelle. La première technique est un mini broyeur de 40 cm de large, effectuant un travail du sol en bande sur une profondeur de 15 cm. Le travail du planteur est facilité après coup grâce au dégagement complet de la bande qui permet de circuler facilement. Par contre, le terrain doit être endainé préalablement pour pouvoir faire circuler le tracteur. La deuxième technique est une tête de travail du sol attaché au bras d’une machine. Elle effectue un fraisage par point grâce à ses deux lames d’environ un mètre. La profondeur de travail est ajustée en fonction des horizons du sol que l’on ne désire pas voir resurgir. Les avantages des deux techniques sont sensiblement les mêmes : broyage localisé qui évite ainsi une mise en lumière généralisée du sol et une dégradation trop rapide de la matière organique ; préparation en profondeur du sol. Le plant est en terrain accueillant ; les rémanents restant en place autour des plants, ils évitent un démarrage trop rapide de la végétation adventice et protègent la plantation des intempéries et de la dent du gibier. Le résultat global est une meilleure reprise du plant et une croissance plus élevée dans les premières années. Donc, même si le coût pour le commanditaire du travail est équivalent à un broyage en plein, les avantages – meilleur taux de reprise, croissance initiale plus élevée et protection du sol – prêchent pour l’utilisation de ces techniques.

Bodson D.

Bodson D. [2005]. Comprendre les perceptions, les usages et les significations de la forêt en 2005. Forêt Wallonne 79 : 19-28.

À la demande de la Société Royale du Cheval de Trait Ardennais, une enquête a été réalisée durant le courant du mois de juin 2005. Son objectif était de dresser un état des lieux des perceptions, usages et significations de la forêt auprès de la population wallonne et bruxelloise. Les résultats présentés sont issus d’un échantillon représentatif de 1 038 individus. Nous relevons ici quelques chiffres : fréquentation de la forêt par la population wallonne et bruxelloise : 23 % des individus visitent la forêt une fois par mois, 22 % la visitent une fois par semaine et 6 % la visitent quotidiennement ; opinions relatives à la fonction et aux usages de la forêt : pour 70 % des personnes interrogées, la fonction première de la forêt est la préservation de la nature et la régénération de l’air. La production de bois n’est mentionnée que par 9, 7 % des répondants ; les activités que l’on devrait interdire en forêt sont : les sports moteurs de type 4 x 4, quad, moto verte (88 %), le raid aventure (37 %), l’abattage des arbres (40 %)… ; qu’en est-il de la chasse ? 47 % des personnes interrogées pensent qu’il faut abolir la pratique de la chasse contre 53 % qui pensent qu’il ne faut pas l’interdire. 49 % des gens pensent que la chasse est nécessaire et 46 % pensent qu’elle est inutile, voire nuisible ; les certifications forestières sont inconnues du grand public, 90 % des personnes interrogées n’en ont jamais entendu parler…