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Forêt.Nature n°135

La forêt wallonne, composante vitale de la sidérurgie préindustrielle

Brieuc Hardy, Joseph Dufey

L’apogée de la sidérurgie au bois en Wallonie se situe dans les années 1750 à 1830. La forêt wallonne a fortement contribué à fournir le charbon de bois nécessaire à la sidérurgie préindustrielle, avant l’adoption du charbon de terre, la houille, au cours du XIXe siècle. Le charbon de bois était utilisé pour la fusion du minerai et pour l’affinage de la fonte. Des données statistiques anciennes ont permis d’établir qu’il fallait de l’ordre de 3 tonnes de charbon de bois pour la production et l’affinage d’une tonne de fonte. Un haut-fourneau produisant en moyenne à cette époque 500 à 550 tonnes de fonte par an, les besoins en charbon de bois sont estimés à environ 1 600 tonnes par an et par fourneau, soit l’équivalent de quelque 20 000 stères de bois. Avec 73 hauts-fourneaux actifs en Wallonie, les besoins en charbon de bois sont ainsi évalués à environ 117 000 tonnes par an, soit près de 1 500 000 stères de bois. Ce bois est issu de taillis dont la révolution est estimée à une vingtaine d’années. La production d’un taillis de cet âge sur sol moyen se situant dans une gamme de 80 à 100 stères par hectare, les besoins en surface forestière sont estimés en moyenne à 4 444 ha par fourneau. Compte tenu des 73 fourneaux actifs en Wallonie, l’estimation d’une superficie totale de l’ordre de 325 000 ha de forêt peut être considérée comme réaliste pour répondre aux besoins de la sidérurgie préindustrielle, soit de l’ordre des trois quarts de la forêt wallonne de l’époque.