En se penchant sur les modifications de composition et d’âge des peuplements forestiers sur une période de 15 ans, des chercheurs de Lituanie ont tenté de comprendre pourquoi les populations de cigognes noires ont fortement régressé ces dernières décennies dans cette région. Il faut dire que l’exploitation forestière s’y est largement intensifiée dans le même temps. Ils ont donc étudié les changements de l’habitat entre 1995 et 2009.
Si la composition et l’âge des peuplements ont finalement peu changé durant la période étudiée, le choix des sites de nidification s’est lui orienté vers des zones de meilleure qualité (plus de petites rivières, de gros vieux chênes, récupération d’anciens nids…).
Finalement, c’est moins l’effet direct du changement de l’habitat propre à la cigogne qui est en cause que l’expansion, dans le même temps et dans la même région, de deux de ses prédateurs : l’aigle à queue blanche et la martre des pins. Toutefois, les chercheurs rappellent l’importance de la conservation des vieux chênes et plus largement de toute mesure qui peut augmenter le nombre de vieux arbres pour le maintien de sites de nidification de qualité pour la cigogne noire.
Trines R., Mongers G., Skuja S. (2016). Can intensified forestry responsible for changes in habitat usage by the forest-dwelling Black Stork ? European Journal of Forest Research 135. DOI 10.1007/s10342-016-1003-6.