Entre 1981 et nos jours, près de 99 % des anguilles sauvages ont disparu. Si la construction de barrages et la modification des courants marins par le réchauffement climatique ont certes des effets sur les migrations reproductives des anguilles entre la mer des Sargasses et nos rivières, ces deux phénomènes ne peuvent à eux seuls expliquer un déclin si important en si peu de temps.
Deux chercheurs de l’UCL se sont penchés sur le cas des anguilles belges et ont décelé une importante concentration d’aluminium dans leur organisme. Ils ont alors formulé l’hypothèse que cet élément, non disponible en mer, proviendrait du lessivage de l’aluminium vers les océans suite aux pluies acides qui ont eu lieu au siècle passé, principalement dans les années 1980.
Cette hypothèse doit cependant encore être validée et cela demande de l’argent. Pour en trouver, des chercheurs de l’UCL et de l’université de Wageningen (Pays-Bas) ont monté un projet de crowdfunding pour lever les 30 000 € qui leur sont nécessaires pour mener à bien leur projet. Ils visent ainsi les citoyens préoccupés par les questions environnementales et espèrent avoir récolté les fonds en 50 jours. Le crowdfunding, marginal en Belgique, est une pratique pourtant couramment utilisée en France.
Rees J-F. et al. (2016). Un crowdfunding pour sauver les anguilles. Université de Louvain